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Une douce révolution est en marche : celle de la réaffirmation de ce que nous avons de plus humain, de vrai et d’intègre en nous, face à un règne du virtuel (que paradoxalement, nous plébiscitons), face à l’omniprésence de l’intelligence artificielle ou encore face à une faillite grandissante de vérité et de sincérité. Le tout, sur fond de lien social mis à mal. Souvenez-vous, on vous en parlait ici.
Ce retour en force de l’humain dans ce qu’il a de plus humain, justement, trouve et trouvera logiquement un écho particulier dans le domaine du design graphique en 2024.
Il faut dire que le sujet est devenu particulièrement sensible et exacerbé, dernièrement.
Qu’il s’agisse de l’esthétique au réalisme étrange et confondant d’une image créée sur Midjourney ou bien d’un article rédigé par les soins de Chat GPT, il nous est et nous sera de plus en plus difficile de savoir ce qui émane des mains et pensée humaines, de reconnaître le 100% (humainement) vrai. La définition même de ce mot “vrai” voit d’ailleurs ses frontières de plus en plus assouplies et vagues. Qu’est-ce qu’on considérera comme vrai, dans les années à venir ? Certainement pas ou plus exactement les mêmes choses qu’aujourd’hui.
Autre élément déclencheur du besoin de remettre dans nos créations un soupçon de ce qui fait de l’humain un humain : la tendance à une esthétique de plus en plus sobre voire lisse et uniformisante ainsi que la diminution progressive des couleurs dans notre quotidien et celui du design de manière générale. Une étude du Science Museum de Londres a par exemple comparé la couleur de 7000 objets du quotidien : la part de noirs, de gris et de blancs est passée de 15% vers 1800... à 40% aujourd'hui !
Une certaine uniformisation-sobre dont on est déjà revenu, dans le domaine du luxe notamment (en témoigne par exemple la marche-arrière de Saint Laurent ou encore de Burberry, vers des logos reflétant une personnalité plus prononcée, rendant hommage à leur ADN, leur héritage et leur savoir faire).
En réponse à ce contexte, rendre la main humaine visible et tout ce qu’elle porte en elle d’émotions, de chaleur, de spontanéité et même d’imperfection rassurante devient un acte aussi nécessaire que rassurant et militant. Le fait que le PANTONE 13-1023 Peach Fuzz soit la couleur de 2024 semble d’ailleurs loin d’être anodin. Une couleur dont on a bien besoin, qui “ fait écho à notre besoin inné de proximité et de connexion” et qui “appelle à la compassion, offre une chaleureuse étreinte”, selon Leatrice Eiseman, Executive Director, Pantone Color Institute.
Style hybride 2D/3D, brushs/coups de pinceaux, effets gribouillage, effets de trame, écriture manuscrite apposée ça et là, collages et compositions à base de textures différentes, dessins comme si on les avait faits rapidement sur un coin de table, vous l’aurez compris : ici, on retranscrit ce côté imparfait et composé de différentes étapes qui caractérise la pensée créative humaine. On remet de la spontanéité, de l’accident visuel (volontaire), façon “Oups, je ne suis qu’un être humain après tout”.
Version plus brutale, ici. Esthétique rebelle, éléments désordonnés, plus audacieux, finitions également imparfaites voire délibérément “cracra”, agencement non conventionnel, flou “désordonnant”: ici, on ne dit plus “oups” mais “Je suis un être humain avec des émotions et beaucoup de spontanéité, so what ?”
Retour du style Yearbook, esthétique Y2K, typos, photos vintage ou encore grain vidéo comme si on y était (même si on n’était pas né à l’époque). Ici, on veut bien vous faire sentir que c’était pas mal non plus, quand on épuisait notre forfait 40 SMS sur notre regretté Motorola à clapet non connecté.
Cette tendance du “humancore” est l’opportunité de non seulement créer des connexions plus profondes avec votre communauté, mais aussi de véhiculer un message de sincérité et d'authenticité dans un paysage graphique de plus en plus virtuel. Il est donc temps de rappeler qui vraiment est derrière ce qu’on voit !